Les objets ou meubles fabriqués à destination des enfants interrogent sur ce qui lie la praticité à l’esthétisme.

Les sens et l’imaginaire sont les seuls références de l’enfant dans un monde en pleine appréhension où tout est encore « à penser », « à comprendre », « à juger »… L’interaction d’un enfant avec son univers, procède de regards intenses, de touchers insistants et de découvertes permanentes.

Les nouvelles sensations – si elles s’atténuent fortement jusqu’à parfois disparaître avec les années – trouvent dans les sens et la mémoire des échos furtifs qui viennent à rappeler l’importance de ces premières fois dans notre construction mentale et notre rapport à l’esthétisme.

Cette toise rassemble des critères importants pour l’enfant que j’ai été:

Le Hêtre, au grain fin et dense, peut encaisser les coups, les marques du temps et se polit avec les frottements. C’est le bois idéal pour les meubles et jouets d’enfants.

La tête sympathique et rassurante d’un oiseau, qui coulisse et s’arrête comme par magie à la seule force d’un aimant, semble sortir d’un dessin animé.

Enfin : la mesure. L’objet n’a de limite dans le temps que la croissance de l’enfant qui peut lui sembler infinie. Il y a une cote maximale au delà de laquelle la mesure perd de son sens, celle de la taille de la maman. Après quoi l’objet passe d’outil à souvenir, où les noms et les dates resteront gravées comme sur le chambranle de porte chez mes grands-parents, à la seule différence que cet objet pourra être emmené, conservé, puis réutilisé.